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Nos faces cachées - Amy Harmon


L'histoire :

Ambrose Young est beau comme un dieu. Le genre de physique que l'on retrouve en couverture des romances. Et Fern Taylor en connaît un rayon, elle en lit depuis ses treize ans. Mais peut-être parce qu'il est si beau, Ambrose demeure inaccessible pour une fille comme elle. Jusqu'à ce qu'il cesse de l'être... Nos faces cachées est l'histoire de cinq amis qui partent à la guerre. L'histoire d'amour d'une jeune fille pour un garçon brisé, d'un guerrier pour une fille ordinaire. L'histoire d'une amitié profonde, d'un héroïsme du quotidien bouleversant. Un conte moderne qui vous rappellera qu'il existe un peu de Belle et un peu de Bête en chacun de nous...


Ce que j'en pense :

Note : 4 / 5


« Parfois, la beauté, ou son absence, se met en travers du chemin et empêche de savoir qui est vraiment la personne que nous avons en face. »

Il en est de ces livres qui, en plus de vous émouvoir, vous enseignent une morale. Nos faces cachées fait partie de ceux-là et retrace à travers le parcours des personnages qu’il ne faut pas se fier aux premières impressions et se donner le temps de découvrir quelqu’un, quelque chose.


Finalement, la narration aussi représente bien cette morale. La première moitié du livre est distante, lente et peu émotive. J’ai souvent cru que ce n’était pas une lecture pour moi et me suis forcée à poursuivre. J’ai pensé qu’elle manquait d’intérêt. Puis j’ai appris à mieux la cerner, lors de la seconde moitié, et ce que j’ai découvert m’a ébranlée. Un véritable déluge d’émotions qui a compensé tous les points faibles que j’avais répertorié, jusqu’à la dernière phrase qui m’a laissée sans voix.

Je vais tenter de vous expliquer tout ça plus en détail.


« - Pourquoi est-ce que des choses horribles arrivent à des gens bien ? demande Ambrose. - Parce que des choses horribles arrivent à tout le monde, Brosey. Mais on est tellement pris par nos vies merdiques qu'on ne voit pas ce qui se passe chez les autres. »



La première partie du livre s’étend sur une très longue période (trois années au total) avec des sauts dans le temps important. On découvre plusieurs personnages mais la narration omnisciente très éloignée ne nous permet pas de s’identifier à eux. L’écriture est très distante et cite les faits sans entrer dans l’émotion, la scène du premier baiser est d’ailleurs très décevante car elle ne procure aucune sensation lors de la lecture alors qu’elle aurait dû être pleine d’espoir, de joie et de passion. Les larges périodes temporelles qui s’écoulent entre les scènes ne nous aident pas à entrer dans l’histoire et apportent un côté frustrant.


Je me suis fait la réflexion qu’il s’agissait plutôt d’un livre sur la beauté qu’une véritable romance. Fern en fait une fixation et en plus d’être insipide et puéril cela a pris le pas sur l’intrigue générale. Tout tournait autour de cela : comment gagner la beauté, comment la perdre, et s’adapter. Ce n’est que plus tard que j’ai compris pourquoi, lors du retour de la guerre.


« Les chanceux sont ceux qui ne reviennent pas. Est-ce que tu comprends ? »



La seconde moitié est ce qui a retenu mon attention. Fini les sauts dans le temps, on entre enfin dans le ressenti et on décortique les sentiments des personnages. On y trouve de belles histoires d’amitié, de l’amour, la perte et le chagrin mais aussi l’acceptation, la reconstruction et le pardon. J’ai su dès les premières pages qu’il s’agirait d’un livre émouvant mais je ne m’attendais pas à aborder autant de sujets délicats : les attentats du 11 septembre, la maladie et le handicap, la guerre, la maltraitance, et la perte d’un être cher.


Le sujet de la lutte est également très bien choisi et reflète à merveille le parcours de nos personnages. Il s’agit finalement d’un combat. D’abord un combat de lutte classique, face à un adversaire, puis un combat pour la survie, pour la vie, et enfin un combat pour le pardon, l’acceptance et la reconstruction.


« La victoire est dans la lutte. »



J’ai aimé tous les personnages, chacun ayant ses particularités qui leur apporte une véritable authenticité, mais j’ai préféré Bailey. C’est de loin celui qui m’a le plus touché, avec son optimisme débordant malgré les cartes que la vie lui a donné, ses rêves et ses réflexions perspicaces mais également son franc parlé quant il s’agit de sa condition. Ce sont ses discours qui m’ont secoués et pour lesquels j’ai versé des larmes. Et quand j’ai compris à quoi faisaient références les titres des chapitres, j’ai trouvé cela encore plus beau.


Ce livre n’est pas un coup de cœur, je n’ai pas oublié mon ressenti quant au début de l’histoire, mais il fait parti des romans qui m’ont bouleversé et qui méritent d’être relus une seconde fois pour mieux en apprécier la beauté.

« - Comment tu supportes ça, Bailey ? De regarder la mort en face depuis si longtemps ?

Bailey hausse les épaules et lui lance un regard curieux.

- Tu fais comme si mourir était le pire qui puisse arriver.

- Et ce n’est pas le cas ?

Ambrose trouve qu’il ne lui est rien arrivé de pire que de perdre ses amis.

- Non. Mourir c’est facile, c’est vivre qui est difficile. »





Lilie H.

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