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Wild Heart - Lily Haime


L'histoire :

« Es-tu en colère Gabriel ? » Cette question, le docteur Grant la lui a posée pendant trois ans, à chaque début de séance, durant toute sa détention au centre correctionnel de Red Wing. Quand Gabriel en sort, elle reste dans sa tête comme un disque rayé. Bien sûr qu’il est en colère, il l’a toujours été – et il l’était surtout au lycée, où il voyait Vicky, ce garçon un peu trop souriant, un peu trop heureux. Ce garçon aux habits colorés, aux yeux gris, et qui semblait le regarder différemment. Un jour, Gabriel l’a poussé un peu trop fort. L’instant d’après, Vicky gisait au bas d’un escalier, sa jambe brisée. Handicapé, à jamais... Depuis qu’il est sorti du centre correctionnel, Gabriel essaie de refaire sa vie. De travailler dans un garage. De renouer des liens avec sa sœur. Il écrit des lettres, aussi, des lettres d’excuse qu’il n’envoie jamais. Il se bat pour trouver un certain équilibre et contrôler cette rage qui le dévore... jusqu’au jour où, par hasard, sa route recroise celle de Vicky.

Ce que j'en pense :

Note : 3/5

"Je t'aime comme un éclat de colère, comme une lueur de fureur. Comme l'ombre d'une douceur à laquelle il fait bon de se couler de temps en temps. Je t'aime avec incertitude, avec espoir."

Un garçon empli par la colère, le manque de confiance en lui et le refus de se battre pour changer. L'abandon face à la rage, résigné à faire les même ererurs, voilà à quoi ressemble le quotidien de Gabriel. Tout juste sorti d'un centre correctionnel, nous le suivons quelques années plus tard dans cette spirale de violence. Puis il retrouve la personne qu'il a blessé, celle qui à cause de qui tout s'est enchaîné et qui l'empêche de tourner la page. On retrouve alors tous les clichés du genre new-romance dans une version m-m. Les je t'aime sans le savoir, la brute et le faible, un léger syndrome de Stockholm et le je te pardonne pour que tu te pardonne toi même. L'amour qui rencontre la haine ou la haine qui cache l'amour inavoué. Deux êtres déchirés - l'un par la douleur et l'autre par la culpabilité - qui ensemble graviront le chemin vers la lumière et la rédemption pour trouver un semblant de bonheur. Des clichés oui et pourtant cela fonctionne. L'auteur a repris les codes intemporels de ce genre qui plaisent toujours et vous secouent à chaque lecture. J'ai beaucoup apprécié sa plume crue et brutale, ses textes réflêchis et plein de sens dont je vous proposes quelques citations. Elle a osé des réflexions intéressantes et réalistes. J'ai par contre trouvé la mise en route plutôt lente. Le livre fait 450 pages et je penses que 250/300 auraient suffi. J'ai eu beaucoup de mal avec Gabriel, jusqu'au 50 dernières pages. Son tempérament autodestructeur et son défaitisme exacerbé, refusant totalement de se battre pour trouver son chemin, erf. Heureusement j'ai réussi à lui trouver quelques qualités dans la toute fin et même à m'attendrir de la tournure des événements.

"Mes ténèbres ne reflétaient qu'une seule lumière. Celle de mes péchés."

Beaucoup de violence et de souffrance, il faut y être préparé avant de commencer cette lecture parce que cela peut vite devenir écrasant. L'auteur a su me faire ressentir tout le mal-être de Gabriel à tel point que j'en ai presque oublé que la vie était belle. Ce n'est pas forcément une émotion que j'apprécie de ressentir - en général je préfère me sentir apaisée ou enjouée quand je lis un livre - mais cela dénotte une très grande qualité d'écriture, je dois lui concéder cela. Certaines scénes de sexe sont également assez choquantes, notamment vers la fin du livre. Pas pour l'homosexualité - bien que cela puisse choquer certaines âmes sensibles - mais plutôt pour le contexte et la dureté de l'acte. Soyez prévenus.


"Il n'y avait pas de réveil possible, pas de lumière à allumer pour chasser les ombres. Elles resteraient au-dessus de nos têtes. Elles s'accrocheraient à nos pas, comme des chaînes. Elles seraient nos fantômes, nos revenants, et nous ne pourrions plus jamais nous en défaire."

Il m'a manqué quelque chose dans cette lecture, j'aurais apprécié avoir également la perspective de Vicky afin de comprendre davantage cette relation et de m'en imprégner. Je n'ai pas détesté l'aspect m-m (il s'agissait d'une première fois pour moi et j'avais un peu d'appréhention) mais je pense que c'est en partie à cause de cela que je n'ai pas su me connecter aux personnages. N'étant pas capable d'appréhender ou de m'identifier à l'un d'eux, je suis restée spectatrice extérieure de leur romance et de leur reconstruction.

"Si je suis ce que je possède et que je perds tout ce que j'ai, qui suis-je ?"

C'était une lecture intéressante mais pas transcendante comme ce que j'ai pu ressentir avec d'autres auteurs du genre (je pense à Colleen Hoover ou Georgia Caldera). Et je regrette vraiment de ne pas avoir pu ressentir davantage, surtout quand je lis les commentaires ardents d'autres lecteurs. J'aurais tant voulu me passionner pour ce livre mais voilà ça n'a pas fait. Je n'abandonne pas pour autant, j'ai envie de retenter l'expérience du m-m plus tard et me tournerais probablement vers la trilogie Prince Captif de C. S. Pacat. Je pense que coupler du slash avec une intrigue fantastique sera peut-être plus facile pour moi. D'ailleurs, si vous connaissez cette trilogie, dites-moi ce que vous en avez pensé.

Lilie H.

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